En toute logique, je suis assez déçu par le choix final des deux candidats, même si il faut admettre qu'il résulte d'un vote démocratique. La France, comme d'autres pays, semble divisée entre deux visions opposées du monde... La peur, le repli sur soi et le rejet de l'autre d'un côté ou la croyance que l'on existe au monde seulement si on fait partie des finalistes sur le podium du capitalisme triomphant pour l'autre candidat. Dans les deux cas les options de vie démocratique des citoyens ne semblent pas être au coeur des propositions.
Pour ma part, j'ai été sensible aux propositions d'avenir du candidat Benoît Hamon, qui je crois, a ambitionné de définir les enjeux majeurs du XXIieme siècle pour les jeunes en comprenant qu'il ne serait pas une redite du XXieme siècle. Qu'on le veuille ou non: le monde change!
Bien sur on a entendu des propositions intéressantes chez d'autres candidats.
A vrai dire toutes les conditions été réunies pour que les français soient invités à participer à un grand débat, autour des visions du monde très différenciées de chaque candidat. Mais non: "Les gens ne sont pas assez intelligents pour ça": c'est sûrement l'opinion des médias qui a défini leur ligne éditoriale...
Car à la place du débat d'idées, que nous a t-on servi à longueur de journée sur les chaînes télé?
Des sondages toutes les heures, des scandales, des commentaires de commentaires, et une mine triste des commentateurs qui s'offusquent de la superficialité à laquelle ils contribuent pourtant quotidiennement. Et, ces mêmes journalistes, ces mêmes commentateurs, chroniqueurs et autres, s'étonnent, s'alarment quand ils constatent que les gens ne croient plus les médias et préfèrent s'informer sur internet...!
On s'inquiète de l'influence croissante des "fake news"... En prenant un peu de recul, n'est-il pas également juste de dire que les grands médias ont depuis longtemps jeté l'éponge quand il s'agit de garantir un débat démocratique, et d'inciter les téléspectateurs à réfléchir et à se cultiver.
Cela explique grandement que la candidature de Benoît Hamon n'ait trouvé aucun écho dans les médias: qui a envie de parler des robots qui remplaceront les travailleurs quand on peut parler du dernier rebondissement dans l'affaire Fillon?! Les médias sont les premiers à faire du buzz leur priorité, quitte à confisquer les enjeux démocratiques. Et de là: on nous a imposé à coup de sondages (estampillés sérieux) que seul quatre candidats étaient en lice et qu'il fallait "voter utile", comme si voter n'était pas en soi utile!
A l'avenir, il ne nous reste plus qu'a faire obstinément plus de place aux débats et moins de place aux sondages!
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